Tribune libre de Marie Havard

Bonjour, lecteurs et amoureux des livres !

Tout d’abord merci à Agnès pour cette Tribune libre.
C’est la première fois que je vis cette expérience, un peu étrange et presque schizophrène, de donner à la fois les questions et les réponses… Mais j’aime la dualité, j’aime être Dr Jekyll et Mr Hyde… Alors c’est parti !

Marie, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis quelqu’un de simple, qui aime la nature, la tranquillité et l’humilité, et les voyages. J’ai un mari et une petite fille de 2 ans et demi,  et j’habite dans un petit village ensoleillé près de Montpellier. Je travaille dans le web et le tourisme, et sur mon temps libre, j’adore écrire.

Qu’est-ce que tu écris ?
J’écris des nouvelles quand de petites idées surgissent, et des romans quand de grandes envies ou de grands besoin d’écriture m’empoignent.
Pour ce qui est du genre, c’est toujours difficile de me classer dans un genre en particulier ; c’est pourquoi je réponds souvent roman psychologique. Mes romans mêlent contemporain, fantastique, voyage initiatique, histoire, thriller aussi parfois…

Où est-ce que tu trouves l’inspiration ?
Dans ce que je vois ou dans ce que je vis. Dans des émotions que j’ai ressenties ou des lieux qui m’ont inspiré. Il y a toujours une petite part de moi dans chacun de mes textes. Ce qui m’inspire le plus évidemment, ce sont les voyages et la diversité de paysages qu’offre le monde.
La notion de voyage est toujours présente.

Pourquoi est-ce que la notion de voyage te semble aussi importante ?
Le voyage permet de se dépasser, de s’enrichir, d’aller vers l’autre.
Découvrir un nouveau pays ou une nouvelle culture est une expérience qui nous transforme et nous fait revivre. Découvrir l’autre permet de se découvrir soi. Sortir du quotidien par le voyage permet de mieux appréhender son existence, de l’apprécier, de ne pas gâcher une seconde du temps qui nous est imparti.
Je trouve qu’il permet de se sentir vivant, tout simplement.
Le voyage n’est pas forcément mobile, il peut aussi être intérieur : la vie elle même est un voyage que chacun vit à sa façon. On peut voyager en lisant, j’aime beaucoup la notion de voyage immobile.
La lecture est donc aussi un voyage, quand le lecteur accepte d’embarquer avec l’auteur et de se laisser guider vers le territoire inconnu que sont les premières pages d’un livre.

Ouh la, c’est un peu philosophique ton histoire non ? De quels voyages parlent donc tes livres ? Quels pays retrouve-t-on ?
J’ai un petit faible pour l’Écosse, car j’ai vécu un peu là-bas, alors du coup, on la retrouve dans deux de mes romans. On a l’impression que dans ce pays mystérieux, tout peut arriver, c’est un cadre magnifique pour une histoire.
Dans mes nouvelles, on retrouve l’Inde, le Japon, les États-Unis, le Canada, la Nouvelle-Zélande…
Mes personnages sont tous à un moment charnière de leur vie, où tout peut basculer… C’est ça le plus grand des voyages, celui de la vie et des orientations que l’on prend.

Une chose dont tu n’as pas parlé, c’est l’auto-édition. Comment es-tu tombée dans la marmite ?
Et bien, au tout début de mon expérience dans les années 2005, je suis d’abord passée par des plateformes de lecture gratuite, qui permettaient d’avoir des avis de lecteurs et d’échanger sur des textes.
Puis, une fois que j’ai un peu plus eu confiance en moi, j’ai publié sur une petite plateforme d’auto édition, française, pour diffuser mon livre en entier : The Book Edition. Je tâtonnais à l’époque, car c’était un monde nouveau pour moi.
Au fil du temps, j’ai décidé de publier sur Amazon et c’est là que j’ai commencé à avoir plus de ventes; j’ai rencontré beaucoup d’autres auteurs auto-edités sur Twitter et j’ai même été invitée à faire partie du Club des Indés, un petit groupe de soutien et d’entraide entre auteurs indépendants. Car on a beau dire, faire tout tout seul, c’est grisant mais aussi parfois déroutant !

Que conseillerais-tu à un auteur en herbe qui a peur de se lancer ?
De d’abord faire lire des morceaux de son texte à des proches impartiaux si possible, ou à des inconnus sur Internet, pour vérifier qu’il est de qualité. Et écrire, écrire beaucoup ! Au début le style n’est pas encore bien rodé, et on s’améliore au fil de temps. On dit que l’appétit vient en mangeant, et bien, pour l’écriture c’est pareil : C’est en écrivant qu’on devient écrivain.
Puis de passer outre la timidité et de publier pour voir ! Il n’y a rien à perdre. Même si pour trouver des lecteurs et faire sa promotion, c’est un combat chaque jour : c’est une deuxième étape une fois qu’on est publié… Et là, c’est vrai que ça prend du temps et de l’investissement,  il faut avoir l’envie. Il ne faut rien lâcher et continuer à parler de ses livres sur ses réseaux, continuer à écrire, aller sur des salons… C’est comme ça qu’on finit par agrandir son cercle de lecteurs.

Quel est le livre que tu as le plus aimé écrire ?
J’ai aimé tous les écrire. Bien sûr, Les Larmes du Lac a été plus difficile mais le plus prenant, car le sujet sous-jacent du deuil périnatal me touchait personnellement. Le livre a aussi demandé beaucoup de recherches historiques : j’ai aussi fait des recherches sur l’histoire de la ville, j’ai regardé des photos anciennes, j’ai travaillé même l’arbre généalogique de Rebecca et Alexandre, les cousins descendants de la lignée maudite. J’ai toujours aimé l’histoire, fouiller le passé (et j’ai d’ailleurs fait mon propre arbre généalogique, qui remonte jusqu’aux années 1600 ! Et vous savez quoi, j’ai des ancêtres en Ecosse !).
St Andrews m’a beaucoup marquée, j’ai passé un an en échange Erasmus là-bas en Ecosse et je voulais vraiment faire vivre cette ville dans un livre. Et que dire de l’Ecosse, de l’accent écossais, des paysages à couper le souffle, de la brume qui recouvre tout… Le lieu parfait pour une histoire entre réalité et fiction.
J’ai mis 5 ans à écrire Les Larmes du Lac.


Celui avec lequel j’ai pris le plus de plaisir a été le recueil de nouvelles Itinéraires Inattendus, car les personnages changent à chaque nouvelle, le décor aussi, laissant plus de place à mon imagination. On s’amuse un peu plus, il y a moins d’investissement dans les personnages et les détails sur les lieux, c’est plus léger, si j’ose dire. Bien sûr certaines de mes nouvelles parlent de sujets graves, comme La Femme sans Visage, une fable métaphorique qui met en scène deux femmes blessées intérieurement.

Le sujet du deuil périnatal est rarement évoqué en littérature, n’as-tu pas eu peur d’effrayer les lecteurs avec ce sujet sombre ?
Je comprends que ce sujet puisse rebuter certains lecteurs, il est encore tabou. Mais j’aime sortir des sentiers battus… Dans mon livre, ce deuil est une « casserole » que traîne l’héroïne et qui explique certains de ses comportements. Ce n’est pas le thème principal du roman mais il apporte de la profondeur au personnage principal, lui donne un « esprit torturé » et l’occasion idéale de mélanger réalité et illusion. Les moments difficiles font aussi partie de la vie et il faut juste apprendre à vivre avec et en parler dans les livres. Comme disait Sénèque : «La vie ce n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre à danser sous la pluie.»

On dit souvent de tes écrits qu’ils ont un côté poétique. Dans « Les Larmes du Lac », tu places en tête de chapitre de belles citations. La poésie est importante pour toi ?
C’est vrai, on me fait souvent ce retour sur l’aspect poétique de mon texte ; mais quand j’écris, je ne m’en rends pas compte. Cela doit faire partie de mon style, de mon amour pour les mots et aussi de ma formation littéraire. J’ai fait des études de Lettres à la faculté de Perpignan et j’ai été bercée par la poésie de Rimbaud, Baudelaire, Hugo, Apollinaire ou même Racine. Pour moi, la poésie, c’est aimer les mots et savoir les utiliser comme un baume, savoir toucher le cœur des lecteurs.

Le mot de la fin ?
Lisez ! N’arrêtez jamais de lire. ☺

Retrouver Marie Havard
sur son blog www.mariehavard.com et sur sa page Auteur Amazon.
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Instagram : marie.havard

Bibliographie

Romans :
Les Voyageurs Parfaits (2010)
Les Larmes du Lac (2015)

Nouvelles :
Itinéraires Inattendus (2020)

Recueils de nouvelles avec le Club des Indés :
Destinations Inconnues ( 2018)
10 nuances d’Indés (2019)
Les Indé’Cibels (2021)

Recueils de nouvelles avec l’IndéPanda :
IndéPanda 1 (2016)
IndéPanda 6 (2018)

Livres pour enfants :
Pic Pic le Moineau (2019)
Hector le Tyrannosaure (2019)

2 réflexions sur “Tribune libre de Marie Havard

  1. Je viens de lire la chronique de Marie Havard. Agnès, tu sais que j’ai inauguré la tribune libre et quel plaisir de m’apercevoir que j’ai influencé les autres auteurs, en proposant ce concept de faire les questions et les réponses à soi-même ! C’est bon pour la confiance en soi.

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