Entretien avec Alice Quinn

Pour fêter les 7 ans du blog, découvrez ce nouvel entretien avec Alice Quinn.

Je la connais depuis la sortie de son premier roman en numérique : Un palace en enfer. Elle vit dans le midi, entourée de sa famille et de ses chats. Après avoir connu un franc succès avec sa série de comédies policières, elle a changé de registre et nous a concocté des intrigues policières historiques dans le Cannes de la Belle Époque pour en extraire l’atmosphère d’une société pleine de contraste.
Je me fais une joie de lui poser quelques questions à l’occasion de la sortie de son nouveau roman : Le portrait brisé.

 

Peux-tu présenter ton roman en un court pitch ?

Il s’agit d’un roman policier historique. C’est un tome 2, mais il peut se lire indépendamment du premier tome. Une courtisane, Lola Deslys, une aristocrate déclassée, Miss Fletcher et un écrivain, Maupassant, se battent pour sauver de la peine de mort une jeune orpheline accusée du meurtre de son séducteur, un banquier puissant.

Mais plus précisément, il s’agit de quoi ?

Il y a quelques années, je faisais des ateliers d’écriture dans la ville de Cannes avec des lycéens, en compagnie de profs d’histoire et de lettres. Nous nous baladions dans les rues de Cannes et je découvrais alors les villas de la belle époque.
La ville était au XIXe envahie tous les hivers par les gens les plus riches et les plus puissants d’Europe, par les têtes couronnées, le Gotha.
Ils entraînaient évidemment dans leur sillage un monde interlope composé de domestiques, d’escrocs, d’opportunistes, de terroristes, d’artistes, et de courtisanes. (liste non exhaustive 😉
C’est là que j’ai eu l’idée de faire naître dans la vieille ville de Cannes en 1863 l’héroïne d’un roman qui se passerait à la belle-époque. Une jeune fille pauvre, mais ambitieuse refusant la condition des femmes de l’époque, ce qui la conduirait à devenir une «cocotte».
Étant donné la place prépondérante des Anglais à l’époque à Cannes, il me fallait un personnage anglais et quand j’ai découvert l’existence de cet étrange demi-monde où l’on rangeait les femmes qui n’avaient plus leur place dans la société, j’ai eu l’idée d’un personnage féminin qui serait une aristocrate anglaise déclassée, qui deviendrait la gouvernante de Lola. C’est l’idée de ce contraste qui m’a amusée.
Ces deux femmes, Lola Deslys et Miss Fletcher, vont rencontrer Maupassant.
Il faut savoir que Maupassant est venu régulièrement tous les hivers à Cannes à partir de 1884, jusqu’aux premiers jours de l’année 1892 qui lui ont été si funestes, puisqu’il a perdu la raison et qu’il a fait une tentative de suicide dans la maison qu’il louait, le chalet de l’Isère. Cette maison existe toujours et on peut même y faire un séjour, puisque c’est actuellement un charmant hôtel.
J’avais dès lors la construction totale dans ma tête de cette trilogie.
Premier tome: 1884. Deuxième tome: 1888. Et le troisième tome verrait la chute de Maupassant.
Dans le tome 1, La lettre froissée, nous assistons à la rencontre des trois personnages principaux, et comme ils sont tous trois épris de justice, nous les accompagnons dans leur lutte pour rendre sa dignité à une jeune femme de chambre trouvée assassinée dans le parc d’un palace où elle travaillait.
Mais aujourd’hui je dois vous parler du deuxième tome : Le portrait brisé. Puisqu’il sort le 23 avril.
Cannes janvier 1888. La ville est secouée par un scandale financier qui entraîne la faillite de nombreux notables. C’est dans ce contexte troublé qu’un banquier est retrouvé assassiné. Aux yeux de la police, la coupable idéale est Anna, une jeune fille que l’homme avait tenté de séduire. Emprisonnée, Anna ne peut compter que sur Miss Fletcher, aristocrate ruinée et sur Lola, courtisane aux mœurs dissolues, pour l’innocenter. Avec l’aide de Maupassant, l’homme de lettres, elles vont lutter pour éviter la guillotine à leur jeune protégée. L’improbable trio se lance dans une course contre la montre qui va le conduire du monde feutré de la grande bourgeoisie jusqu’à un terrifiant asile d’aliénés sur une île une nuit de tempête fatale. Plongez dans un secret de famille bien gardé, au cœur d’une société où les mensonges règnent en maître et où la fortune est, bien souvent, une garantie d’impunité…

D’où est venue ton idée ?

En faisant mes recherches j’ai découvert qu’il y avait eu à Cannes une crise immobilière sans précédent.
De nombreuses familles ont fait faillite à l’époque à Cannes, mais certains personnages s’en sont bien tiré, notamment le banquier qui avait initié l’opération immobilière, qui est aussi le créateur du Crédit Lyonnais.
Je voulais également parler du phénomène des asiles d’aliénés à cette période. Le XIXe siècle a été un moment de bouleversements importants dans notre façon de voir et de penser la folie. Des tentatives ont été menées sur plusieurs fronts.
Comme il existe sur l’île de Lérins, située en face de la baie de Cannes, une propriété privée étonnante et énigmatique qu’on appelle Le Grand Jardin, et qui reste mystérieuse même pour de nombreux Cannois, sur laquelle on retrouve d’ailleurs peu d’archives, je me suis dit que ce serait l’endroit idéal pour y transposer la maison de fous dont j’avais besoin.
Et comme j’essaie de traiter cette trilogie à la façon des feuilletonistes du XIXe siècle ou de Wilkie Collins, je veille à utiliser les secrets de famille, des orphelines maltraitées et la notion de misère qui côtoie la grande richesse. Ce sont des thèmes récurrents dans les romans du XIXe, dont je tente de respecter l’esprit tout en y insufflant notre regard actuel.

As-tu des points communs avec tes héroïnes principales ?

Oui !!! Tout à fait. Je me reconnais en elles à plusieurs moments, et je mets des morceaux de moi, de mes indignations, de mes effrois, de mes faiblesses dans leurs réactions. Quand elles sont courageuses, disons qu’elles concrétisent à ce moment-là ce que j’aimerais être ou faire devant certains événements parfois. Mais il y a aussi les moments où elles m’échappent totalement, et où je ne me reconnais plus du tout en elles.
Maupassant a un peu de moi aussi. J’espère qu’il me pardonne de là où il est. Je pense que oui, car je le sens près de moi quand j’écris et je sens sa bienveillance.

Quelles sont tes recettes pour organiser ta structure de récit?

Je travaille des mois durant à laisser bouillonner mes idées, puis à les coucher sous forme de résumés de chapitres sur du papier, jusqu’à ce que tout ce qui pouvait paraître incohérent ou bancal prenne une vraie place dans un rouage parfait.
Alors, quand je me mets à l’écriture, cela se déroule dans un flot ininterrompu. En revanche, il me faut encore des mois pour la réécriture et les corrections. Et je fais relire aussi par des bêta-lecteurs, dont des historiens afin d’essayer de ne pas faire d’anachronisme. J’ai même une spécialiste de Maupassant, la créatrice du site Maupassantiana.com, qui accepte avec beaucoup de gentillesse de me relire au cas où des erreurs le concernant se seraient glissées dans le texte.

Peux tu choisir un extrait et nous l’offrir ici ?

Extrait du chapitre 11 :
« J’ouvris doucement la porte de la chambre d’Anna et je m’approchai du lit en prononçant son nom :
— Anna, Anna, réveille-toi.
La courtepointe apparaissait anormalement plate. Quand je fus tout près, ce fut pour constater que le lit était vide. Complètement vide. La petite tête brune d’Anna ne reposait pas là où elle aurait dû être, sur l’oreiller de dentelles roses.
Tout se brouilla soudain devant ma vue. En une seconde, je saisis le tragique de la situation. À la place d’Anna, il y avait du sang. Du sang par terre, du sang sur le lit, du sang sur une robe rose qui traînait sur la descente de lit. La robe qu’Anna portait la veille à son retour de sa sortie nocturne. Alors que la veille je n’y avais décelé aucune trace de sang !
La fenêtre était grande ouverte. Elle battait légèrement, faisant voleter ses voilages. Cet air froid me fit frissonner.
Je m’affolai, me demandant d’où venait tout ce sang. Où était passée Anna ? Que lui était-il arrivé ? Elle avait sûrement été enlevée par des malfaiteurs. Ceux-là mêmes qui l’avaient agressée la veille. Cela avait-il un rapport avec la mort de Cousin ? Elle devait être blessée. Ce sang sur sa robe… L’avait-on assassinée, elle aussi ? Notre Anna ? Non ! Ce n’était pas possible. Je frottai mon front, paniquée, refusant les images violentes qui envahissaient mon imagination.
Je courus à la fenêtre, me penchai. J’essayai de voir quelque chose, n’importe quoi, un tissu, un nuage de poussière, une carriole, des silhouettes. Mais le verger parsemé de quelques bâtisses, qui s’étendait à perte de vue derrière notre maison, ne présentait aucun mouvement suspect. Un paysan poussait une brouette et plus loin, deux jeunes filles porteuses de panières de linge babillaient en se rendant en ville.
Les agents de la sûreté ! Ils attendaient au salon ! Qu’allaient-ils penser de la scène ? Penseraient-ils qu’Anna s’était enfuie ? Il me fallait faire vite, avant eux, pour voir s’il y aurait un signe qui nous permettrait de la retrouver, de confondre ses ravisseurs.
Je fouillai la chambre fébrilement, en quête du moindre indice. Une lettre ? Un journal intime, peut-être, qui aurait pu éclaircir ce drame ? Je me penchai pour regarder sous le lit, j’ouvris la grande armoire, écartant les robes et les tissus, je soulevai les cahiers et les partitions. Rien qui changeât du gentil désordre habituel de cette chambre.
Tout en cherchant, j’entendis les agents hausser soudain la voix. Ils semblaient perdre patience. Je tremblai.
Je revins sur mes pas, tout près du lit, atterrée par le spectacle que je refusais d’admettre. La robe. Je ne savais pas s’il fallait que les agents la trouvent, ou non. Qu’allaient-ils penser en voyant ce sang ? Je ramassai le vêtement abandonné à terre, mais en le soulevant, un objet brillant, une sorte de lame, en tomba dans un bruit amorti par le tapis. Je me penchai et me saisis de l’objet.
C’était un coupe-papier, et il était ensanglanté.
Le sang était sec et formait une croûte noirâtre. Hébétée, j’eus le temps de lire les initiales HC gravées dans le métal, juste avant que le brigadier Rodot, excédé, n’ouvre brusquement la porte.
Il me surprit, le coupe-papier dans une main, la robe dans l’autre. Cette vision le mit hors de lui. Il cria :
— À moi ! L’oiseau s’est envolé ! »

Quel est ton prochain roman? Tes prochains projets?

Je termine actuellement les corrections et relectures du tome 3 de cette trilogie, et je m’apprête à attaquer le tome 5 de ma série de comédies policières Au pays de Rosie Maldonne. Ce sera le dernier opus de cette série. Je dirai ensuite adieu à Rosie. La fin d’une belle aventure, mais tout a une fin dans la vie. Je suis beaucoup dans les fins en ce moment !!! 😉
J’ai envie ensuite d’explorer le genre théâtral, mais je ne sais pas si je vais y parvenir. C’est ce qui donne du sel à la vie. J’ai besoin de me confronter à chaque fois à des styles et des genres d’écriture différents…

Merci Alice pour nous avoir confié tes petits secrets sur ton roman. Je rappelle qu’on peut le trouver à la fois en numérique en Kindle mais aussi en Librairie, car il est édité par City Éditions.

Merci à toi Agnès, pour ton accueil chaleureux ! Merci pour ta ténacité, ton courage et ce blog que tu as créé et que tu animes avec passion… Et merci à mes lecteurs fidèles, et aussi aux nouveaux, aux curieux, aux passionnés… Bisou à tous…

Pour rencontrer la romancière et vous faire dédicacer votre livre :
Le samedi 27 avril : Polar sur la vile d’Antibes, à la Librairie Massena d’Antibes
Le 24 et 25 mai : Festival Roman Féminin à Paris, Espace MAS, 10/18 Rue des Terres au Curé, Paris 13
Le 31 mai, 1er juin et 2 juin : Festival du Livre de Nice, Jardin Albert 1er, Nice

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Entretien avec l’auteur Monia Boubaker

Il est de ces auteurs soutenus et suivis depuis leur début qui se retrouvent un peu comme à la maison sur le blog. Monia Boubaker fait définitivement partie de ceux là et il était temps de dresser un petit bilan avec elle. Je vous laisse découvrir ses confidences.

Monia Boubaker

1) Nombreux sont les lecteurs à avoir fait ta connaissance en tant que blogueuse littéraire. Après ta nouvelle Dangereuses Apparences et ton premier roman L’Affaire Bella Rosa nous te retrouvons parmi les auteurs très prometteurs. Peux-tu nous expliquer comment et pourquoi en es-tu arrivée à l’écriture ?

J’ai renoué avec l’écriture lorsque j’ai créé mon blog littéraire, Ô hasard des mots, en septembre 2014. J’ai redécouvert le plaisir d’écrire avec les chroniques ; rapidement des idées de textes me sont venues et puis ma route a croisé un jour ce concours de nouvelles « Je deviens écrivain » : je n’ai pas hésité bien longtemps ! Ma nouvelle « Dangereuses apparences » est alors née, et avec elle, le personnage de Mélina, avec qui j’ai voulu ensuite me lancer dans l’aventure du roman policier.

2) Dans L’Affaire Bella Rosa, tu nous plonges dans un excellent polar et une première enquête de Mélina Corneille avec laquelle nous faisons connaissance. Étais-tu partie sur l’idée de créer un personnage de premier plan ou avais-tu d’autres idées au départ ?Racontes nous comment est-il né ?

Le concours de nouvelles passé, j’ai réalisé que j’avais envie de développer le personnage de Mélina, d’écrire une autre histoire où elle serait l’héroïne. L’envie du roman policier a vite surgi et quelques mois après, je posais les premiers mots du chapitre 1. Puis, au fur et à mesure de l’écriture de « L’affaire Bella Rosa », l’idée de faire de Mélina Corneille un personnage récurrent d’une série d’enquêtes s’est vite imposée.

3) Ce roman a été très travaillé sur beaucoup de points comme l’ambiance, le rythme,les personnages, le suspense et on sent véritablement que tu n’arrivais pas en terre inconnue. Comment expliquer cet effet ? Avais-tu la majorité des idées en tête dès le départ ?

L’idée de cette enquête m’est venue après un séjour en Toscane qui a été un peu différent de ce que j’attendais 😉 Ces petites déconvenues m’ont donné l’idée du point de départ d’une histoire que j’ai fait évoluer en enquête policière. J’ai ensuite travaillé des personnages assez particuliers pour refléter le lieu peu accueillant où Mélina choisit de poser ses valises.

4) Où vas-tu chercher ton inspiration ?

En premier lieu, je dirais dans mes voyages et mes différentes expatriations. Ce sont des expériences tellement enrichissantes qui nourrissent aujourd’hui d’une certaine façon, mes écrits. Ensuite, les scènes de la vie quotidienne peuvent être très inspirantes, il suffit parfois de peu : une rencontre, un lieu, une ambiance, un objet… !

5) As-tu une méthode de travail? Prends-tu des notes ?

Oui, je note dans un carnet toutes mes idées puis une fois l’histoire définie, je travaille sur son déroulé du début à la fin. À l’écrit toujours, je détermine les étapes importantes et les indices ; réalise des fiches personnages et un plan détaillé. Une fois que tout est clair, je commence à écrire, mais sans jamais déterminer le contenu de chaque chapitre. Je me laisse porter par l’histoire et par les personnages. En cours d’écriture, il y a finalement souvent des changements qui s’imposent ici et là ; une action, une réaction ou un dialogue imprévu amène parfois à modifier quelques paramètres ou à reconsidérer tel ou tel tournant de l’histoire. Ma façon de travailler évolue aussi, j’apprends de chaque écrit et des conseils précieux qui me sont donnés.

6) Te voilà prête à te lancer dans une nouvelle aventure. Peux-tu nous en parler et nous dire comment tout cela est arrivé ?

Après avoir auto-édité « L’Affaire Bella Rosa », je ne voulais pas laisser tomber ce qui me tenait vraiment à cœur : tenter ma chance auprès des maisons d’édition. Après plusieurs mois d’envois de manuscrits suivis de lettres de refus, j’ai fait un dernier envoi, à NL Éditions, que je venais de découvrir. Trois mois après, c’est avec un immense bonheur que je signais mon premier contrat !

Je trouve que cette phrase de Paulo Coelho, « Ne vous découragez pas, c’est souvent la dernière clé du trousseau qui ouvre la porte » s’applique plutôt bien ici 🙂 Il faut toujours persévérer !

7) Maintenant parlons projets. Quels sont-ils et qu’est-ce qui attends tes lecteurs dans les mois qui viennent ?

Avec l’aide de mon éditeur et de l’un de ses collaborateurs, je suis actuellement en train de retravailler « L’Affaire Bella Rosa ». Il y a beaucoup d’améliorations à apporter ; c’est un travail conséquent mais très enrichissant grâce auquel j’apprends énormément. Je n’ai pas encore de date à vous communiquer, mais la première enquête de Mélina Corneille paraîtra bientôt aux formats papier et numérique pour un tout nouveau départ !

Ensuite, dès ce travail achevé, je me hâterai de reprendre l’écriture de la deuxième enquête!

8) Tu es aussi une lectrice acharnée et je te sais fidèle de polars. D’où te vient cette préférence de genre ?

Depuis toute jeune, je suis attirée par les enquêtes, les histoires à suspense ; de plus ma mère est aussi une lectrice assidue de polars et thrillers : j’avais donc un bon exemple sous les yeux ! 😉

J’aime être plongée dans l’action, saisie par le suspense, tout autant que réfléchir à la psychologie des personnages, aux indices, et échafauder des hypothèses… ! Bien que je lise d’autres genres de littérature de temps à autre comme de la littérature indienne, japonaise ou de la chick-lit, le polar reste mon genre favori, je ne peux m’en passer ! On y trouve désormais tellement de styles différents ; pour moi c’est une littérature d’une richesse incroyable, où peuvent se mêler psychologie, réflexion, analyse, émotion, suspense, humour, voyages… Le polar réunit tout ce que j’aime.

9) Peux-tu nous confier quelles sont tes influences littéraires et tes auteurs favoris ? Pourquoi ?

J’ai grandi en lisant Conan Doyle, Raymond Chandler, Lawrence Block, Agatha Christie, John Dickson Carr, Mary Higgins Clark, Sue Grafton, pour ne citer qu’eux. Ces grands talents m’ont clairement inspirée et influencé mon univers littéraire. Je suis toujours très attirée par les histoires de détectives privés, de disparitions, et aime particulièrement les personnages marginaux.

Je suis une inconditionnelle de Jonathan Kellerman que je lis depuis de nombreuses années. Les enquêtes qui se déroulent à Los Angeles sont toujours extrêmement bien ficelées, et mettent en avant l’étude du comportement et des façons de penser des suspects/coupables puisque le personnage principal est psychologue (métier que l’auteur a d’ailleurs exercé). Ce que je trouve vraiment très intéressant. Et puis je me suis énormément attachée aux deux personnages principaux, Alex Delaware et Milo Sturgis. Je les retrouve à chaque fois, comme je retrouverais de vieux amis 🙂

Plus récemment, je suis devenue adepte des enquêtes de Cormoran Strike et Robin Ellacott, personnages des polars de Robert Galbraith. Ce que j’aime particulièrement : le fait que les enquêtes se passent à Londres, ville inspirante pour laquelle j’ai un fort attrait ; un rythme assez lent qui amène une ambiance bien particulière, le chemin de vie sinueux et difficile du fameux Cormoran Strike.

J’ai aussi découvert l’année dernière Alexis Aubenque, qui fait maintenant partie des auteurs que je suis et que je ne vais pas lâcher de sitôt !

10) Pour finir, une tribune libre qui t’appartient. Qu’aimerais-tu rajouter ou dire à tes lecteurs ?

Tout d’abord un grand merci à toi pour m’avoir proposé cette interview !

Je tiens également à remercier très chaleureusement tous les lecteurs qui ont découvert la première affaire de mon enquêtrice gourmande et fouineuse dans sa version auto-éditée : merci infiniment pour vos messages d’encouragement, vos compliments ; ils me vont droit au cœur et me donnent une énergie incroyable. Je vous donne rendez-vous tout bientôt pour découvrir la nouvelle « Affaire Bella Rosa », et bien sûr, pour la suite des aventures de Mélina Corneille !

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Entretien avec Frédéric Bezies

Après un précédent entretien en Mars 2013, il était temps de faire le point avec l’ami Frédéric que beaucoup d’entre vous connaissent sur différents sujets ainsi que son parcours. Voyons un petit peu ce qu’il a à nous dire.

Frédéric

1) Bonjour Frédéric, te revoilà sur les pages du blog après l’entretien que nous avions déjà fait ensemble en 2013 mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts alors on se lance ?

Déjà trois ans. Comme le temps passe vite. Allons-y !

2) Tu as sorti il y a quelques mois ton dernier roman Un Mois d’Octobre Sans Fin, peux-tu nous parler de l’histoire et du travail de documentation et de recherches que cela a nécessité ?

C’est un roman qui a été mon travail scriptural principal de l’année 2015. J’avais toujours eu envie d’écrire une uchronie – un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé. Étant donné que la plupart des récits de ce genre s’attaque à la deuxième guerre mondiale, j’ai eu envie de m’attaquer à la Grande guerre.

Le plus dur a été de rester raccord avec les inventions qui peuplent notre vie quotidienne pour respecter le monde créé pour l’occasion. Étant donné que c’est une uchronie, il a fallu que je fasse une gymnastique mentale pour mettre de côté mon humble culture historique.

Pour la documentation, j’ai complété mes connaissances avec quelques recherches bien placées. D’ailleurs, dans le texte, il y a des renvois vers des évènements ayant réellement existés, comme le désastreux traité de paix de Brest-Litovsk de mars 1918.

Même si le travail d’écriture s’est concentré sur 6 mois en cumulé, on peut dire qu’une grosse semaine a été consacrée à la vérification des faits, à la recherche d’informations. Pas énorme donc.

3) D’où te viens cette passion que tu as pour l’histoire ?

J’ai toujours été curieux, au sens noble du terme. Je pense que le déclic, j’ai dû l’avoir vers 6 ou 7 ans, avec une série qui a bercé l’enfance de nombreux quadragénaires : « Il était une fois l’homme ». Sans oublier des séries françaises historiques de qualité comme « Les Rois Maudits » avec Jean Piat (1972) que j’ai connu lors d’une rediffusion. Ou encore « Les Brigades du Tigre » et ses introductions en image d’Épinal.

Sans oublier des documentaires comme « De Nuremberg à Nuremberg » de Frédéric de Rossif, et la bande son de Vangelis.

J’ai longtemps voulu exercer le métier de professeur d’histoire géographie. Mais vu que je ne suis pas d’une patience surpuissante, j’ai bien fait de ne pas aller jusqu’au bout de mon rêve. Je compense avec les documentaires historiques sur Arte ou sur National Geographic Channel.

4) Tu as lancé, il y a un certain temps un concept original intéressant de courtes chroniques sur de nombreux sujets que tu publies sur ta page auteur chez Atramenta. Quel sont les projets à ce sujet ?

Mon projet « Allez, sans rancunes » ? Au début je comptais faire un recueil d’une quarantaine de textes. Mais étant donné que j’ai été assez occupé en début d’année, j’ai décidé d’en faire un projet pour l’année 2016. Le dernier tome qui couvrira octobre à décembre 2016 est en cours de préparation.

J’ai aussi comme projet de terminer un récit fantastique que j’ai commencé en janvier 2016 et qui traine des pieds. Ouille 😦

5) Maintenant passons au blogueur que tu es. Tes pages outre le fait qu’elles viennent de fêter leurs 11 ans sont devenues avec le temps une référence dans le monde du libre. Peux-tu nous dresser le bilan de la situation actuelle des distributions, logiciels et utilisations par le grand public sachant que l’avenir du libre reste incertain tant par les obstacles politiques que les difficultés à convaincre ?

Une référence est un bien grand mot. Je ne suis qu’un blogueur comme un autre. Mais il est vrai que j’ai tendance à ouvrir mon « claque-merde » et sortir la poussière d’en dessous les tapis où certaines personnes l’entassent avec minutie.

La situation des distributions ? Comment rester clair ? C’est le merdier le plus total. Il faudrait un sacré coup de balai pour faire disparaître les productions excrémentielles des créateurs de distributions inutiles, et souvent finies à l’urine frelatée.

Il y a un trop pleins de distributions à destination bureautique. Entre les redondances, les ressucées, on pourrait bien voir disparaitre au moins une dizaine voire une vingtaine de distributions sans grande perte en terme de diversité.

Sur le plan de la logithèque, le logiciel libre a fait ses preuves techniques, mais le plus souvent l’interface est à… pleurer !

Le plus gros problème est la vente liée qui a été entérinée récemment par la cours de justice européenne. Les OS libres en bureautique ? Cela restera un marché de niche. Malheureusement, car MS-Windows 10 est sûrement l’une des versions les plus détestées de MS-Windows par ses manipulations, sa volonté de s’installer même contre l’avis de l’utilisateur ou de l’utilisatrice. Ou encore le gros doigt d’honneur envers le respect de la vie privée… Mais il faut dire que Facebook a été un précurseur dans ce domaine !

Je ne vois pas le libre se développer sur le bureau de l’utilisateur lambda sans une prise de conscience qu’il faut arrêter les conneries, comme la démultiplication des distributions au nom de la liberté de redistribuer des logiciels modifiées comme inscrite dans les canons du logiciel libre, et spécialement dans la quatrième liberté qui déclare : « la liberté de distribuer aux autres des copies de vos versions modifiées (liberté 3) ; en faisant cela, vous donnez à toute la communauté une possibilité de profiter de vos changements ; l’accès au code source est une condition nécessaire. »

Pour les trois autres, je te renvoie à cette page de la Free Software Foundation : https://www.gnu.org/philosophy/free-sw.fr.html

Comme je l’avais précisé dans un billet coup de gueule, sur certains plans, le logiciel libre tourne au religieux, dans le sens le plus péjoratif du terme. Cf l’article à l’adresse suivante : http://frederic.bezies.free.fr/blog/?p=14513

6) Quels sont les différents projets que tu as en tant qu’auteur, blogueur, lecteur ?

En tant qu’auteur : finir mes chroniques et le récit fantastique.

En tant que blogueur : voir les 12 ans de mon blog. Continuer d’ouvrir ma gueule pour provoquer des problèmes de péristaltisme à certaines personnes incapables de voir plus loin que le bout de leur appendice nasal.

En tant que lecteur : lire en français le dernier Harry Potter que j’ai déjà lu en anglais… Pour vérifier que j’ai tout compris.

7) On découvre régulièrement certaines de tes lectures de l’autoédition sur tes pages. Parles-nous un peu plus de tes goûts littéraires, des auteurs que tu lis ?

Pour l’auto-édition, j’ai mis un arrêt à sa lecture suite à des dérives que je considère comme inacceptables. J’y reviendrai dans le point suivant. En dehors des auteur(e)s que j’ai découvert, je ne fais plus aucune recherche dans ce domaine. Mon dernier coup de cœur a été l’eptalogie en huit volumes de Kylie Ravera « La tentation du pseudo-réciproque ».

Mes goûts littéraires ? Des policiers de temps en temps. La SF comme celle d’Isaac Asimov – cf le cycle de Fondation – les œuvres de Robert Silverberg – Les déportés du Cambrien, Les monades Urbaines ou encore Roma Aeterna ou encore les œuvres des auteurs anglophones comme George Orwell, Aldous Huxley ou Ray Bradbury.

Ensuite, ça dépend des conseils qu’on peut me donner. Mais je peux passer un mois sans lire une ligne. C’est dommage, mais ça arrive.

8) Lisant sur ta Kindle, tu as souvent pris position par rapport à certains fonctionnements/comportements de l’autoédition. Peux-tu nous faire le bilan de ta vision des choses en ce qui concerne les auteurs indépendants ?

J’utilise aussi bien ma kindle que ma tablette tactile avec l’application idoine. Déjà, comme j’ai pu le dire récemment, le contenant compte énormément. Un livre électronique malformé ou encore un pdf importé dans le magasin kindle, c’est poubelle sans autre forme de procès.

J’aime à avoir mes repères quand je lis un livre. Si on propose une table de matières, autant qu’elle soit utilisable pour pouvoir sauter à un chapitre donné. Si c’est pour faire tapisserie, cela dessert l’auteur(e).

Ce serait comme d’avoir une voiture avec uniquement des emplacements airbag sans les dits airbags dans la carosserie. La comparaison est un peu excessive, mais l’idée est là.

Il y a aussi autre chose qui a le don de me faciliter le péristaltisme au point de me forcer à monopoliser les toilettes : les auteur(e)s qui sont dans l’attaque dès qu’on ose critiquer en argumentant leurs œuvres.

Je sais que c’est douloureux d’être critiqué, mais il faut le dire. On trouve des torchons – et encore je suis méchant envers les morceaux de tissus qui sont utiles – où les fautes d’orthographe et de grammaire sont aussi nombreuses que les mots contenus dans les pages.

Je sais bien qu’un logiciel comme Antidote coûte relativement cher. Mais si cela évite de se faire descendre en flammes par une personne un peu pointilleuse… Et puis, ça fait plus sérieux. Je ne suis pas parfait sur le plan orthographique et grammatical, mais j’essaye de limiter la casse au maximum quand je publie un texte.

Il faut arrêter aussi de se leurrer : ON NE GAGNE PAS SA VIE avec l’écriture. Sauf cas rarissimes, la plupart des auteur(e)s ont une activité professionnelle en parallèle pour payer leurs steaks.

Je te renvoie à cet article de Neil Jumonsi qui met les pieds dans le plat, et ça déplait à pas mal de monde. http://page42.org/artiste-precaire-conte-moderne-et-bien-ficele/

Ce qui m’ennuie le plus, ce sont les auteur(e)s qui prennent un cucumis melo monstreux qui ferait passer un dirigeable comme l’Hindenbourg (qui a cramé en mai 1937 et dont les derniers instants ont servi de couverture au premier album d’un petit groupe des années 1970, Led Zeppelin) pour une balle de golf.

Je ne citerai pas de noms, mais quand certains auteurs disent aux critiques d’aller jouer sur l’autoroute… Ou encore d’essayer les noeuds coulants autour du cou… Il est vrai que certains auteurs en question s’amusent à pondre du trash en parlant en terme cru de triolisme et de la conséquence d’une stimulation orale complète d’appendice caudal humain.

Sans oublier le copinage, les commentaires de complaisance, les comptes sur les réseaux sociaux pour faire avancer la cause en oubliant qu’une plateforme comme Amazon, c’est 300 000 publications par trimestre, tout genre confondu… Bref, un sacré panier de crabes. Ce sont les raisons qui m’ont poussé à mettre de côté temporairement la lecture d’auteurs auto-édité en dehors des personnes que je suis régulièrement.

Tant qu’une nécessaire grande purge n’aura pas lieu, ça fera très mal, et on tirera l’image que l’auto-édition est capable du meilleur comme du pire, mais que c’est dans le pire qu’elle est la meilleure.

Ma conclusion est simple : cessez de rêver et soyez responsables !

9) Tribune Libre : tu connais la coutume sur le blog, le dernier propos afin de terminer un entretien reste libre. Alors entre un scoop, un coup de gueule de Méchant Fred, un message à transmettre à tes lecteurs, des remerciements quelconques à qui que ce soit, une info à transmettre, des projets supplémentaires à rajouter bref la parole t’appartient.

J’ai plusieurs points à aborder. D’abord ma vision de l’auto-édition. C’est un comité de lecture géant pour les éditeurs. Pourquoi se compliquer la vie à lire des manuscrits plus ou moins pourri alors que les personnes lisant de l’auto-édition font le travail pour vous ? Je suis prêt à parier que les chasseurs de têtes des grands éditeurs regardent les 15 à 20 premières places de catégories qui les intéressent sur Amazon ou Kobo, et font leurs marchés.

Deuxième point ? Je voudrai remercier les personnes qui me font la gentillesse de me suivre depuis plus ou moins longtemps, que ce soit sur mon blog ou sur ma chaîne Youtube. https://www.youtube.com/user/fredbezies

Sans oublier Péhä qui est un dessinateur de talent avec qui j’ai lancé – sur sa proposition – un projet de BD à publication mensuelle dont je suis le scénariste. Je vous conseille son blog où on peut voir ses créations : https://lesptitsdessinsdepeha.wordpress.com/

Troisième et dernier point ? Soyez curieux. Sortez des chemins battus, spécialement dans le domaine de la musique. Ne vous laissez pas imposer la sousoupe des Kevin Bonnet, Rémi Ranguin, Gandhi Djuna ou encore de Stefani Joanne Angelina Germanotta. Oui, votre moteur de recherche préféré sera votre ami.

Fouillez jamendo, altermusique ou bandcamp. Vous ne serez pas déçu !

Je finirai avec une citation de Ian Fraser Kilmister alias Lemmy Kilmister, figure du rock qui nous a quitté fin 2015 :

« People don’t read any more. It’s a sad state of affairs. Reading’s the only thing that allows you to use your imagination. When you watch films it’s someone else’s vision, isn’t it? »

Une traduction rapide :

« Les gens ne lisent plus. C’est un triste état de choses. La lecture est la seule chose qui vous permet d’utiliser votre imagination. Lorsque vous regardez des films, c’est la vision de quelqu’un d’autre, n’est-ce pas? »

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Nouvel entretien, on fait le point avec Alice Quinn

Cela faisait un certain temps que je n’avais pas organisé d’entretien. J’ai jugé utile de faire le point avec Alice Quinn sur son parcours. Je vous laisse découvrir tout cela.

KODAK Digital Still Camera

Bonjour Agnès, et merci pour ton invitation…

1. Tout le monde a entendu parler de l’amie Rosie alias Cricri mais revenons aux sources. D’où te viennent ton inspiration et tes différentes idées pour avoir créé et façonné un tel personnage ?

C’est gentil ton « tout le monde… » Rosie apprécierait la dérision… Mais enfin c’est vrai que dans le monde virtuel des romans numériques, elle a fait son petit nid. Il est temps qu’elle s’y habitue ! C’est chaud et douillet, même si rien n’est éternel…

Le personnage de Rosie s’est imposée à moi il y a quelques années, d’abord parce que (et ça pas mal d’auteurs te le diront) on écrit souvent pour lire quelque chose qu’on cherche et qui n’existe pas encore dans les romans qu’on trouve. À l’époque, un personnage du lumpen prolétariat (gros mot inventé par Brecht) qui plus est femme mono parentale, qui plus est vivant en caravane en France grâce aux subsides du rsa difficile à trouver. En tout cas moi, je n’en avais jamais lu. Mais bon, ça pouvait vite virer au misérabilisme. Et justement, j’en avais un peu ma claque de la version « les misérables » que je vivais un peu au quotidien, j’avais besoin de rire, de m’évader dans la bonne humeur, fut-elle forcée par mes lectures.

Alors après avoir épuisé Westlake, Laurence Block, Hiaasen, Camilleri, Paasilinna, Exbrayat, Simonin, et autres San Antonio, (liste loin d’être exhaustive dans le genre, mais je ne suis pas là pour faire un catalogue, mais puisque j’ai ouvert cette parenthèse on remarquera qu’il y a pas mal d’auteurs étrangers traduits dans le genre polar de comédie, et pour les français, ils sont un peu anciens. Enfin depuis 2 ou 3 ans, on en trouve un peu plus, heureusement.), je me suis demandé si je ne pouvais pas prendre mon héroïne des temps modernes et au lieu de la décliner version Fantine, en faire une gagnante malgré tout, une sorte de femme de ménage au black avec une ribambelle de gosses, pas un rond, grande gueule, généreuse et démarrant au quart de tour avant de réfléchir. Et si je la rendais sexy et très jeune, pour en rajouter un peu dans la jubilation ?

Et si grâce à elle je prenais une revanche (gentille et rigolote) sur la vie ? Et si j’essayais de raconter des histoires invraisemblables dont elle serait l’héroïne sans peur et sans reproches, mais complètement irresponsable et à côté de la plaque ? En ancrant le tout sur un fond social qui nous tisserait en filigrane un portrait de la France d’aujourd’hui ? Mais attention, léger, léger ! À vrai dire, pour saisir ce portrait il faut le chercher tout au fond, mais il est là, puisque j’appuie toutes mes divagations sur de vrais faits divers… 

Mais qu’on ne s’y trompe pas. Rosie Maldonne ne sort pas seulement de mon imagination. D’abord j’ai rencontré des femmes qui lui ressemblaient un peu partout, et en réunissant les pièces du puzzle, j’en ai fait un seul personnage. Mais j’ai aussi des lecteurs qui me disent régulièrement : « On connait quelqu’un, c’est tout à fait Rosie Maldonne ! » Donc il en existe plein des comme elle. Ce qui la rend plus réaliste que certains le pensent. Là je fais allusion aux critiques qui soulignent le manque de réalisme du roman. Mais j’aime bien penser qu’on a encore le droit d’écrire des choses qui ne sont pas forcément réalistes, non ?

2. Voici quelques mois, nous avons découvert Rosie se Fait La Belle avec lequel Rosie faisait son retour. Quel a été l’accueil par les lecteurs et avec le recul du précédent Palace en Enfer, quel est le regard porté sur ce « T2 » par la gente littéraire?

Pour l’instant Rosie se fait la belle est encore en période de recherche-radar de son lectorat. Mais les lecteurs et bloggeurs du premier qui l’ont lu ont bien aimé cet opus 2, (voir les commentaires sur Amazon) et ils attendent le 3ème avec impatience, ce qui ne saurait tarder…

3. Certains lecteurs se poseront probablement la question, peux-tu nous expliquer pourquoi avoir choisi de recommencer à zéro avec cette publication alors que l’éditeur Michel Lafon t’avais signé pour un palace en Enfer ?

Disons pour simplifier que d’un commun accord nous avons décidé de ne pas poursuivre ensemble. Les détails seraient fastidieux et si je me lance j’en aurais pour des heures et en plus je regretterais mes propos. Et mémé Ruth m’a appris à ne jamais essorer le linge pas net en public… Rire

4. Tu viens de l’autoédition et tu as déjà vécu de grands moments grâce au succès rencontré de tes livres et aux multiples sollicitations de salons, prix, concours…Avec le recul nécessaire, peux-tu nous développer le regard que tu portes sur l’autoédition, ce qu’il y a de bien, ce qu’il y manque ?

L’autoédition a complètement changé par rapport à « avant » les années Amazon. Et l’opinion générale sur l’autoédition a changé aussi.

C’est devenu une porte de passage salutaire pour les auteurs. C’est merveilleux d’avoir un ouvrage qui, soit qu’il ait été refusé ou qu’il soit parti au pilon, soit que l’auteur ait envie d’éviter la case « refus », puisse tout de même trouver un lectorat, sans que cela ne coûte rien à l’auteur en question. Ça va tellement vite que les auteurs, les jeunes ont déjà oublié ce que ça pouvait être avant… Si on se trouvait dans ce cas de figure, c’était soit l’édition à compte d’auteur (c’est à dire le racket organisé) soit aller voir un imprimeur et être obligé d’imprimer un nombre de livres ce qui coûtait très cher et vous obligeait ensuite à revendre ce stock un livre après l’autre.

Donc, ce point positif est énorme. À additionner à l’avantage de la suppression des intermédiaires pour rencontrer son lectorat. Le lecteur est là, il a accès s’il le veut directement à votre livre. Sans passer par les diffuseurs, la presse, les libraires, les distributeurs, etc. Il y a toutes sortes d’autres avantages à l’autoédition mais ils changent et évoluent vite. Disons que ces deux points sont énormes et restent les must de l’autoédition ;

Passons aux points négatifs : votre livre n’est pas en librairie, quand vous en parlez autour de vous, vous êtes considéré comme un Alien, la presse vous ignore complètement, donc cet environnement est un peu frustrant et pour peu que vous soyez en manque de reconnaissance ou fragile du point de vue de l’estime de soi, ça n’aide pas vraiment…

Donc pour se lancer d’ans l’autoédition, il faut avoir du courage, aimer entreprendre et bosser énormément, avec parfois un retour qui renvoie une image pas toujours valorisante. Si on aime par dessus tout l’indépendance, cela reste quelque chose de formidable.

5. Maintenant parlons projets. Je crois savoir que ça fourmille et tu jongles entre différentes choses comme les traductions, un nouveau livre etc…. Peux-tu nous en parler en détail ?

En ce moment ça bouge tellement et si vite autour de moi que mes projets sont en pleine ébullition et je serais bien en peine d’en parler, car la forme en change tout le temps. Donc ne parlons pas de la forme, parlons de ce qui est sûr : Rosie 3 est en cours de traduction et AmazonCrossing, mon éditeur américain me suit sur l’aventure. Le même Rosie 3, L’OMBRE DU ZÈBRE, sortira en France sous peu et à partir du mois d’avril j’en publierai gratuitement sur mon blog et sur ma page Facebook un chapitre par semaine jusqu’à sa sortie.

Je suis actuellement en plein cœur de l’écriture de mon Rosie 4.

Et il y a d’autres projets que je garde plus secrets pour des raisons de superstition pure !!!

6. Quelles sont tes conditions idéales pour écrire ?

Un bon fauteuil ou un bon canapé, bref une position confortable. Le chat pas trop loin. Une boisson réconfortante à proximité. 😉

7. Que deviennent Les Editions Alliage que tu avais monté ?

J’ai été obligée de réduire de plus en plus l’action des éditions Alliage. L’idée de départ était de les faire fonctionner un peu comme une coopérative, afin de donner un outil de possibilité d’édition numérique à des auteurs qui de ne se sentaient pas de se lancer tout seuls. Mais deux facteurs ont créé un engorgement de travail pour moi : le succès de Un palace en enfer et mon accident. Bref, je n’y arrivais plus. Donc petit à petit j’accompagne les auteurs qui avaient été édités sous mon label afin qu’ils parviennent à prendre en charge leur auto-édition. Je leur apprends le savoir faire et je leur donne les outils de leur indépendance. Ce que je trouve très sain finalement.

8. Parlons d’un point qui a son importance car c’est le moment des conseils. Quels seraient ceux que tu donnerais à une personne désireuse de se lancer dans l’écriture par l’autoédition ? Gestion, idées, écriture, communication…

C’est marrant parce qu’au début, je donnais souvent le conseil de « foncer ». Or à présent, je donnerais celui de ne rien précipiter, de prendre le temps de peaufiner. Car j’ai constaté que de nombreux débutants, « foncent » un peu trop vite, justement et ont le sentiment après avoir mis le point final à leur livre, d’avoir achevé le travail, sans réaliser qu’en fait ils n’en sont qu’au début de la deuxième partie. Relire, faire relire, relire, faire relire, et encore corriger, puis tenter d’orchestrer la sortie de son livre si possible…

Je donne des conseils, mais je me rends compte que je suis toujours en train d’apprendre et qu’il y a tellement de choses encore qu’il me reste à assimiler. Finalement, je suis très mal placée pour donner des conseils, tout simplement. À la rigueur sur des points précis, parfois, en m’appuyant sur mon expérience, mais tout bouge tellement vite. Oui, j’en reste aux fondamentaux. Donc mon conseil : passez le plus clair de votre temps à lire et à écrire. Et le moins de temps possible sur les réseaux sociaux…

9. Parle nous de tes lectures. Quels sont les derniers livres que tu as lu et celui en cours ?

Je ne peux pas citer ici tous les auto-édités talentueux que je lis et que j’adore parce que je vais forcément en oublier un donc je saute directement à la case de celui en cours : Quand Satan Raconte La Terre au Bon Dieu de Mark Twain. Un délice. Actuellement sur ma table de chevet. A côté de Histoires de Pat Hobby de Scott Fitzgerald et du dernier Dany Laferrière.

10. Un message à transmettre ? Une info à ajouter ? Des remerciements à exprimer ? C’est la coutume sur le blog pour ces entretiens, on termine toujours par de libres propos.

Super ! Je veux profiter de cette plage « libre propos » pour envoyer ce message :

Vous lisez, vous appréciez les bons suspenses, vous ne dédaignez pas l’humour noir, laissez vous délicieusement et gratuitement intoxiquer par mon Été empoisonné

En vous inscrivant à ma NewsLetter

Ce geste vous permettra aussi de recevoir gratuitement en avant-première et en feuilleton les premiers chapitres, de L’Ombre du Zèbre, jusqu’à sa sortie officielle.

Je suis en perpétuel étonnement, ravissement et état de gratitude envers les lecteurs qui aiment Rosie Maldonne, que je remercie donc ici. C’est grâce à eux, que je peux continuer à écrire et à vivre dans un bonheur partagé avec ma Rosie.

Merci à Agnès et à sa passion, pour cet espace de discussion et ses questions qui m’ont permis de faire le point.


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Et reste à consulter, le tout premier entretien d’Alice sur le blog en mai 2013

Nouvel entretien avec comme invitée Christelle Morize

Ca fait un petit bout de temps que qu’il n’y avait pas eu d’invité sur le blog pour un entretien.

Christelle Morize, l’auteure venant de l’auto-édition et fidèle lectrice du blog a accepté de se dévoiler en nous en disant un peu plus sur son parcours.

Christelle Morize

1) Racontes-nous un peu comment tu en es arrivée à l’écriture ?

J’ai toujours aimé écrire, d’aussi loin que je m’en souvienne. Mes professeurs de français, au collège comme au lycée disaient que j’avais une imagination débordante.

Vers l’âge de 20 ans, je me suis mise à écrire ce qui allait devenir « les morsures de l’âme ». Et puis, je me suis mariée. Ma passion a connu un stand by, le temps d’élever mes 4 enfants.

A l’époque, l’auto-édition n’existait pas, ce qui me ralentissait beaucoup. Surtout, quand votre entourage vous décourage avec des remarques quelque peu blessante du genre : « Sais-tu combien de personne cherche à percer dans ce métier ? Pourquoi toi » ou encore « Prend un pseudonyme, si ça ne marche pas, tu pourras garder la tête haute ».

Finalement, mon mari et une poignée d’ami(e)s m’ont encouragée à remanier le manuscrit qui dormait dans mon tiroir. Après la mort de mon père, j’ai changé le cours de l’histoire en y intégrant le personnage de Travis, le grand-père atteint du cancer.

Ensuite, j’ai publié le tome 1 sur un site d’auto-édition, découvert Amazon et l’aventure a commencé. J’ai découvert le plaisir d’être lu et apprécié.

2) Parmi tes livres, quel est celui dont tu es la plus fière et pourquoi ?

Je les aime tous. J’y ai mis tout mon cœur, pour chacun d’eux.

Mais s’il fallait choisir, je dirai « Le Sabre de Bès ». Pourquoi ? Tout simplement parce que j’ai beaucoup soigné les personnages, fouiné pendant des heures sur le net pour obtenir des renseignements capitaux. La mythologie égyptienne n’y est pas étrangère non plus. Je suis fan de cette période de l’histoire. Et quand un lecteur me demande en quelle année je suis allée au Caire, je le surprends en lui répondant « jamais ».

            

     

 

3) Notant que tu exploites différents genres (sentimental, policier…..), quel est celui dans lequel tu te sens le plus à l’aise ?

Je suis plus attirée par le policier ou le thriller. Je n’ai aucune difficulté à décrire une scène de crime alors qu’une scène d’amour me paraît un peu plus ardue pour moi. Ecrire une romance était un petit défi personnel. Je voulais savoir si j’en étais capable et je n’en suis pas déçue. « L’instruction du cœur » a attiré un peu plus de 1400 lectrices/lecteurs. Je vais donc écrire une suite, puisqu’il s’agit du tome 1 et en commencer une autre.

4) Parlons un petit peu de tes influences. Quelles sont-elles ?

Elles sont partout. Le cinéma, les séries TV ou même les activités de la vie courante. Une simple idée peut germer dans mon esprit. Si je patine trop sur le pourquoi du comment, j’abandonne très vite. Sinon, je mets en place un tableau des personnages principaux et secondaires.

Et puis, il y a mes auteurs préférés. Michael Connelly, Franck Thilliez pour ne pas les nommer. Les incontournables Jack Kerouac, Danièle Steel, Agatha Christie, Stephen King et beaucoup d’autres encore.

5) Voyons l’actualité numérique. Arrivant de l’auto-édition, quelle est ta vision des choses de l’évolution des modes de lecture ?

C’est comme toute chose. Il faut que ça évolue. Le livre papier restera toujours présent, mais la lecture numérique est une des plus belles inventions de notre époque. Aux Etats-Unis, ce stade semble avoir été dépassé, avec difficultés certes, mais les résultats sont là. En France, le phénomène prend un peu plus d’ampleur et je suis fière d’être parmi les premiers de ce grand tournant de la littérature, tout comme l’auto-édition.

6) Envisages-tu de te déployer davantage sur d’autres plateformes et si oui lesquelles ?

Oui, j’aimerai assez tenter Kobo pour atteindre les lecteurs de la FNAC et pourquoi pas envoyer un de mes romans à un éditeur (mais pas à compte d’auteur).

Il est vrai que sue Amazon, mes romans s’étendent un peu partout dans le monde. J’ai reçu des messages privés de lectrices du Canada, de l’Angleterre et dernièrement, des caraïbes.

7) Quel a été ton meilleur succès jusqu’à présent parmi tes livres ? Comment l’analyses-tu ?

Hormis « Le Sabre de Bès » qui est téléchargé régulièrement depuis sa sortie, « L’instruction du cœur 1 » a eu 1400 téléchargements environs alors que sa sortie date d’Août 2013. Sa vente en papier est aussi la plus forte.

Le fait que ce soit une littérature sentimentale peut expliquer l’engouement des lectrices. Il semblerait que l’histoire, qui n’est pas dans la science-fiction sentimentale, se caractérise comme contemporaine.

8) Parles-nous un petit peu de tes conditions d’écriture, de ton travail de documentation et de ton inspiration. Où vas-tu la chercher ?

Comme je ne travaille plus, je peux me permettre d’écrire à tout moment. Cela dit, j’ai une vie sociale que j’essaie de gérer au mieux avec ma passion.

La plupart du temps, je suis assise dans le coin bureau de ma chambre et je m’enferme dans mon monde. Souvent avec un peu de musique.

Pour mes recherches, Google est mon ami. Je rassemble tout ce dont j’ai besoin dans un fichier où se trouve déjà mon tableau des personnages. J’utilise souvent Google map pour m’imprégner des lieux puisque je ne peux pas décemment me rendre en Arizona ou au Minnesota. Je mets un point d’honneur à citer des rues réelles, restaurants, garages, magasins comme si j’étais sur place.

Quant à mon inspiration, comme je l’ai cité plus haut. Elle est partout. Prenons en exemple : le Sabre de Bès est né alors que je visionnai un épisode de la série Stargate que j’avais pourtant vu des dizaines de fois. Mais ce jour-là, ce fut le déclic. « Nuits macabres » mon thriller en cours, s’est tout naturellement imposé alors que je lisais un magasine sur la Cathédrale de ma ville.

9) Quels sont tes projets à venir ?

J’ai sur le feu, comme j’aime le dire, 4 romans en écriture.

  • L’instruction du cœur 2 dont la suite et fin sont bien ancrées dans mon esprit.

  • Nuits macabres, le thriller qui se déroulera dans ma ville. Il sera de la même trempe que le Sabre de Bès, donc, science-fiction oblige.

  • Le chef de famille, autre romance qui ne comptera cette fois qu’un tome.

  • Le combattant des ténèbres dont je suis encore sur les recherches.

10) De coutume pour terminer les entretiens sur le blog, libre à toi de faire passer un message, un scoop, une info, des remerciements, un lien, une adresse, un livre, un sentiment……….bref à toi la parole !

Je tenais à remercier les lectrices/lecteurs pour leur fidélité. C’est grâce à elle/eux que je me considère, aujourd’hui, comme une auteure. Quelqu’un a dit, j’ai oublié qui, l’important est d’être lu. C’est vrai. Mes romans voyagent beaucoup. J’en ai envoyé des dédicacés vers la Belgique et la Martinique ainsi qu’à travers la France.

Pour retrouvez toutes mes infos et futures couvertures, résumés de mes futurs romans, tout est à jour sur mon site ou sur Booknode

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L’invitée de ce nouvel entretien : Alice Quinn de “Un Palace en Enfer”

Alice Quinn

Bonjour et merci à Agnès d’avoir la gentillesse de m’accueillir sur cet espace.

Je suis encore un petit peu étonnée de ce qui m’arrive et donc je ne veux pas laisser manquer l’occasion de remercier ici tous les lecteurs qui adorent Un palace en enfer.

Je répondrai avec plaisir à vos questions.

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Entretien avec Frederic Bezies

J’avais l’idée de cette nouvelle rubrique d’entretiens depuis la création du blog pour vous permettre de connaitre davantage des personnes de différents horizons comme la littérature , l’informatique , la musique, les médias etc…Une rubrique qui reviendra régulièrement et pour laquelle je vais m’appliquer à trouver son rythme de croisière.

J’ai souhaité que Frédéric Bezies inaugure cette nouvelle rubrique car c’est grâce à ses pages que Destination Passions est né. Qu’il en soit remercié pour le temps passé à répondre à ces questions.

Bonne lecture !

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